Mise en scène et scénographie

Note d’intentions mise en scène

Ionesco n’arrive jamais par hasard dans un parcours artistique, il est la confluence d’un désir, de rencontres, d’une opportunité (quasi mystique) et finalement d’une évidence !
Deux personnages désespérés, des vérités insoupçonnées, une histoire d’amour perpétuelle … Voila les pistes de travail suggérées aux comédiens.
Soyez justes dans l’absurde pour théâtraliser un quotidien improbable !
Soyez sincères dans vos mensonges conscients ou pas !
Soyez virtuoses pour matérialiser ces êtres dans leur touchante humanité…
Prenez les spectateurs par l’émotion et/ou l’humour pour partager le plaisir du jeu qui enrichit.
Quelques lignes pour résumer « Les chaises » de Ionesco ?
En confidence, je vais partager l’histoire que j’ai raconté aux deux acteurs pour les aider à mémoriser ce texte surréaliste.
« Le jour de leur noces leur bateau a sombré… L’amour miraculeusement les a conservés dans les limbes où, depuis des décennies, ils jouent, se(re)séduisent et imaginent comment ils auraient pu changer le monde s’ils étaient restés parmi nous.»
Chers spectateurs ce théâtre ne réfléchit pas la réalité il sublime le rêve …
Alors rêvez !

Jean-Luc BORRAS
C.V. Jean-Luc

EUGENE IONESCO

Dramaturge roumain (1909/1994), a écrit de nombreuses pièces, chroniques littéraires et textes critiques mais également des poèmes et un roman « Le solitaire ».
Sa première œuvre dramatique, La Cantatrice Chauve, va marquer durablement le théâtre contemporain faisant d’Eugène Ionesco le chef de file du « théâtre de l’absurde ». A propos de  »Les Chaises » , créée en 1952, il confie, » la conception de la pièce relève à l’origine d’une image visuelle »??? :  » Lorsque j’ai écrit  » Les Chaises  », j’ai d’abord eu l’image de chaises sur le plateau vide… Les chaises arrivant à toute vitesse et de plus en plus vite constituaient l’image centrale ».
A travers ces personnages il nous livre ses fantasmes et ses tourments, ses sentiments d’échecs et de frustrations. Hantise de la vieillesse, échec de la vie.
Nous avons tous peur d’avoir raté notre vie ». Nostalgie essentielle, celle de l’âge d’or, de l’enfance, ignorant la peur de la déchéance et de la mort, Ionesco, nous traîne, nous entraîne dans un tourbillon silencieux où l’assourdissante mélopée du rien s’accélère puis s’achève dans les tréfonds de l’absurdité humaine.

Pourquoi « les chaises » ?

Dans le paysage de la vieillesse, se dessine l’ombre croissante de la solitude des « laissés pour compte. » Tandis que l’image sociétale des vieux se heurte aux jeunisme, dynamique, repoussant sans cesse les effets délétères du temps qui passe et nous questionne… Celle de ces reclus, dans le huis clos de leur chambre, livrés à l’ennui des jours qui filent… Privés d’échanges, d’espoir et que l’esprit et le corps ont abandonné, pour ceux-là il existe un enfer invisible et mortifère qui prend naissance dans le Rien !!… C’était mieux avant ?? … Si jeunesse savait si vieillesse pouvait (vieil adage). Le burlesque et la farce de Ionesco font de ces quasi centenaire, d’irrésistibles humains à défendre.